lundi 24 décembre 2018

Le désert, par Sylvie G.

05.12.2018
Je suis dans l'avion. Le voyage aller m'a emmenée dans le désert. J'avais envie de ça. De dormir dans le désert. Il faut se méfier de ses vieux rêves.

 
Je n'avais pas peur. J'ai rarement peur, d'ailleurs. Je ne vois pas le danger. Je voulais les dunes, je voulais les mirages, je voulais le bleu lumineux, je voulais les nuits fraîches, je voulais les étoiles filantes et les vœux sitôt oubliés, tu m'as envoyé sur mon téléphone portable deux pages extraites du Cours des Glénans sur, notamment, La navigation astronomique, j'ai souri.

Je ne comprends rien aux modes d'emploi, je ne comprends rien aux manuels d'utilisation, je n'ai jamais exploré toutes les fonctionnalités de mon appareil-photo. J'aime me perdre.


Après le désert, il y a eu cette femme. Cette femme au foulard noir sur la tête et sa fille aux yeux verts clairs et aux longs cils. Je ne les ai pas photographiées. Nous nous sommes croisées deux soirs de suite sur la place Jemaa el-Fna.

Son regard m'a attrapée. Je lui ai souri comme je souris parfois. Je sais que mes yeux brillaient à ce moment-là. Elle voulait me vendre un paquet de mouchoirs pour quelques dirhams. Je lui ai glissé une pièce. Mais des mouchoirs, j'en avais déjà plein les poches.


Je suis dans l'avion et son visage me reste en mémoire, celui de sa fille aussi et de ses grands yeux verts. Leurs deux silhouettes et les seuls deux/trois mètres qui nous séparaient les unes des autres. Viennent-elles là tous les soirs?
Je déteste les séparations.
Je déteste me séparer.
Quand il y a Amour, il y a forcément séparation.
Qu'elle soit ponctuelle, désordonnée ou inévitable. 


Un jour ou l'autre, tu partiras en mer.
Un jour ou l'autre, j'arriverai au Maroc par Tanger.
Les vieux rêves sont faits pour se réaliser.

jeudi 20 décembre 2018

L'ours du belvédère, par Gaëlle A.P.

Improvisation filmée & montée par RODOLPHE JOUXTEL
Remerciements : Iulia


Musique : France - Do Den Haag Church



Elle, me parle des parcs.
De ses souvenirs dans ses parcs.
Les parcs à Paris.
3, précisément.
Je n'en ai choisi qu'un.
Celui que je pensais connaître,
et qui est le plus inconnu.

Et puis, elle, parle d'amours pas tièdes.
de nos amours pas tièdes.

Il y a plein de chats, dans ce parc.

Débarouler.
J'ai ce mot, en tête, souvent.
Surtout pour parler d'amour.
Surtout pour parler de l'amour à venir.